Méthodologie de l’enquête
L’Enquête Déplacements Grand Territoire de La Réunion (EDGT), réalisée en 2016, suit une méthodologie standard définie par le CEREMA1, ce qui garantit la fiabilité des résultats et permet de les comparer avec d’autres enquêtes réalisées sur le territoire national. Dans ce cadre, un échantillon représentatif de plus de 16 600 personnes répartis sur l’aire d’étude ont été interrogées en face à face ou par téléphone sur leurs pratiques de déplacements.
Dans ce cahier thématique, deux catégories de transports en commun desservant le territoire sont différenciées : les transports urbains et interurbains (réseaux Citalis, Kar’Ouest, Alternéo, Carsud, Estival, Cars Jaunes et Z’éclair) et les transports scolaires et autres. Cette dernière catégorie (transports scolaires et autres) intégre principalement le mode « passagers autres autocars dont lignes périscolaires » de l’enquête. Ce mode est utilisé à 92% pour les motifs école et études, ce qui conduit à le qualifier de transport scolaire.
Les chiffres clés
- 190 000 déplacements chaque jour soit une part modale de 7,4%
- Part modale des déplacements par les réseaux urbains de 4,7%
- Part modale des déplacements par le réseau interurbain (Car jaune, Z’éclair) de 0,5 %
- Part modale des déplacements par les transports scolaires et autres de 2,2%
- 0,25 déplacement quotidien par personne en transports en commun
TC : répartition des déplacements en transports en commun urbains et interurbains
TC : taux de mobilité en transports en commun urbains et interurbains
Qui sont les usagers des transports en commun ?
Sur près de 190 000 déplacements en transports en commun effectués chaque jour, plus de 130 000 (soit 70%) sont réalisés sur les réseaux urbains et interurbains, contre moins de 30% sur les autres réseaux.
Les femmes se déplacent davantage en transports en commun que les hommes en particulier sur les réseaux urbains Moins utilisatrices de la voiture que les hommes, les femmes ont un taux de mobilité en transport en commun près de 15% supérieur. Cette supériorité ne se répartit toutefois pas de manière homogène puisque les femmes utilisent légèrement moins que les hommes les réseaux interurbains, mais davantage les réseaux urbains (à 33% de plus).
Les habitants de la CINOR sont les plus mobiles en transports collectifs avec 0,4 déplacement par jour par habitant contre 0,1 ou 0,2 dans les autres EPCI.
Les taux de mobilité en transports en commun des scolaires, des étudiants, des apprentis et des stagiaires sont les plus élevés
TC : Taux de mobilité selon l'activité de la personne
TC : Taux de mobilité selon l'âge
TC : les motifs de déplacement
TC : les modes dans les boucles de déplacement
Moins d’un tiers des boucles* contenant au moins un déplacement en transport en commun est multimodale
Dans la majorité des boucles multimodales, ce sont les modes actifs qui sont associés aux transports en commun. 8% débutent par un rabattement en voiture.
64% des boucles de déplacement en transport en commun sont exclusivement composées de deux déplacements (un aller/retour) avec le même mode.
Des usagers des transports collectifs qui n’ont pas d’autre solution de déplacements
Le principal motif d’utilisation des transports en commun est l’absence d’un moyen de transport personnel, surtout sur le littoral, où les ménages sont globalement moins motorisés.
Dans les mi-pentes et les hauts, près de 20% des usagers préfèrent les transports en commun pour des raisons liées à l’écologie, contre 3% sur le littoral. Les autres critères qui ressortent sont le coût et la facilité d’usage, sur le littoral comme ailleurs. Pour les transports autres qu’urbains, le fait d’être captif est moins cité mais reste en première position.
TC Opinions : motifs d'utilisation des transports en communs
Pour l’ensemble de la population, une perception négative des transports en commun
L’offre est jugée insuffisante par plus de la moitié de la population (51%). Globalement, les qualifiants négatifs sont les plus utilisés pour définir les transports en commun, perçus comme bondés, pas fiables et contraignants. Loin derrière, le premier élément positif reconnu est l’utilité des transports en commun.
Un potentiel de développement de l’usage des transports en commun pour les déplacements aux plus longues distances
La part des transports en commun ne dépasse pas 13%, pour les trajets de 5 à 7 km.
Les transports en commun offrent une capacité d’augmentation, en particulier pour les trajets à partir de 2 km, seuil à partir duquel la part modale de la voiture fait un bond alors que le temps de marche moyen approche 30 minutes et devient moins attractif.
Caractéristiques générales de la mobilité selon les modes : Distance selon les modes de déplacement
Qu’utilisent les Réunionnais pour accéder aux transports en commun ?
TC : abonnement
70% des habitants de La Réunion disposent d’une connexion internet, et 3/4 disposent d’un téléphone portable
Ces outils, bien que non indispensables, sont des atouts pour la mobilité et peuvent notamment faciliter l’accès à l’information et aux conditions d’intermodalité
Les temporalités des déplacements en transports en commun
TC : profil journalier en transport en commun urbains et interurbains
Les flux de déplacements en transport en commun
TC : Flux en TC entre les EPCI et les D10
Les flux de déplacements internes/externes par motif
La moitié des flux externes et près de 60% des flux internes en transports en commun sont réalisés à destination des lieux d’enseignement. Le travail arrive en quatrième position pour les flux internes (9%) et en troisième pour les flux externes (12%).
Les déplacements pour loisirs et visites sont le deuxième motif de déplacement par ce mode pour les déplacements internes (21%) comme externes (32%).
La quasi-totalité des déplacements en transports en commun pour achats et pour accompagnement sont réalisés localement (97% et 90%). Ces deux motifs sont faiblement représentés parmi les déplacements en transports en commun.
Durée et distance des déplacements internes/externes par motif
Les déplacements externes ont une distance et une durée moyennes de 30 km en 1h18, contre 6 km et 37 minutes pour les déplacements internes.
Les distances moyennes parcourues pour les déplacements internes comme externes sont très proches des distances parcourues en voiture. La durée moyenne des trajets en transports en commun est en revanche supérieure de plus de 60% pour les trajets externes, et de plus de 100% pour les trajets externes.
Les déplacements en transports en commun ont une vitesse moyenne de 23 km/h (37 km/h en voiture) pour les déplacements externes et de 10 km/h pour les déplacements internes (20 km/h en voiture).
synthèse
- Les femmes sont plus mobiles en transports en commun, de même que les scolaires, les étudiants, les apprentis et les stagiaires ainsi que les 11-24 ans, dont une part importante sont des captifs.
- La part des transports collectifs s’élève à 7% des déplacements, répartis à 70% sur les réseaux urbains et interurbains et 30% sur les autres réseaux.
- Seulement un tiers des boucles de déplacements en transport en commun sont multimodales : elles associent principalement les modes actifs aux transports collectifs et seulement 8% débutent par un trajet en voiture. Il s’agit donc d’un enjeu majeur devant inciter les collectivités à améliorer les conditions d’intermodalité et d’échanges, notamment entre les transports en commun et les modes personnels comme la voiture et le vélo.
- Les déplacements en transports collectifs ont une amplitude horaire plus réduite que les déplacements tous modes, notamment en fin de journée.
- La vitesse des déplacements en transports en commun est beaucoup moins attractive que celle de la voiture. Il est donc important de poursuivre une politique volontariste pour les TCSP et autres aménagements en faveur des transports en commun.
- La perception globalement négative des transports collectifs est un frein au report modal, alors même que le potentiel de report modal est important, notamment auprès des actifs