Les habitudes de déplacements des actifs et des inactifs

Méthodologie de l’enquête

L’Enquête Déplacements Grand Territoire de La Réunion (EDGT), réalisée en 2016, suit une méthodologie standard définie par le CEREMA.  Ceci garantit la fiabilité des résultats et permet de les comparer avec d’autres enquêtes réalisées sur le territoire national. Dans ce cadre, un échantillon représentatif de plus de 16 600 personnes réparties sur l’aire d’étude ont été interrogées en face à face ou par téléphone sur leurs pratiques de déplacements.

Pour cette thématique, quatre catégories de personnes ont été distinguées :

  1. les actifs qui exercent une activité professionnelle à temps plein ou partiel,
  2. les demandeurs d’emploi,
  3. les scolaires, avant ou après le bac, en apprentissage,
  4. en formation ou en stage,
  5. les inactifs, retraités ou au foyer.

(1) Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement

Nombre de déplacements quotidiens

  1. Actifs : 1 087 363 déplacements

  2. Demandeurs d’emploi : 41 262 déplacements

  3. Scolaires : 691 632 déplacements

  4. Inactifs : 344 276 déplacements

  5. Autres : 7 459 déplacements

Taux de mobilité moyen

  1. Actifs : 4,31 dép./jour/pers.
  2. Demandeurs d’emploi : 3,1 dép./jour/pers.
  3. Scolaires, étudiants : 3,13 dép./jour/pers.
  4. Inactifs : 2,38 dép./jour/pers.

Distance et durée moyenne des déplacements

  1. Actifs : 8,7 km en 22 minutes
  2. Demandeurs d’emploi : 5,6 km en 21 minutes
  3. Scolaires, étudiants : 4,9 km en 20 minutes
  4. Inactifs : 5,6 km en 22 minutes

La catégorie « autres » regroupe l’ensemble des personnes ne faisant pas partie des catégories précédentes ou qui ne souhaitent par répondre à cette question

Qui sont les actifs et les inactifs ?

Répartition selon le sexe (en %)

Pour la plupart des catégories, les hommes et les femmes sont représentés à parts égales. En revanche, 70 % des inactifs (personnes au foyer ou retraitées) sont des femmes.

Actifs et des inactifs : Profil selon le sexe

Répartition selon la CSP (en %)

Pour les personnes en activité comme pour celles en recherche d’emploi, la catégorie socio-professionnelle la plus importante est celle des employés. La part d’ouvriers est près de deux fois plus importante chez les personnes en recherche d’emploi que chez les actifs. La part des professions intermédiaires, des cadres et des artisans est plus importante chez les actifs.

Actifs et des inactifs : Profil selon la CSP

Répartition selon l’occupation (en %)

Plus des 3/4 des actifs travaillent à temps plein (77 %). 10 % des scolaires et des étudiants suivent un cursus post-bac et 4 % sont stagiaires ou apprentis. La catégorie des inactifs est davantage composée de retraités (57 %) que de personnes au foyer (43 %).

Actifs et des inactifs : Profil selon la classe d'occupation

La classification des actifs/inactif s'appuie sur cette variable d'occupation

Répartition en classe d’âge (en %)

Les parts respectives des différentes classes d’âge de 25 à 64 ans sont comparables chez les actifs et les chômeurs. La part des 18-24 ans chez les demandeurs d’emploi est trois fois plus importante que chez les actifs

Actifs et des inactifs : Profil selon la classe d'âge

Comment et pourquoi se déplacent les actifs et les inactifs ?

Les actifs sont les plus mobiles

Avec 3,76 déplacements par jour, ils sont plus mobiles que les demandeurs d’emploi (3,09 déplacements par jour).
Ce sont aussi les seuls dont le taux de mobilité (nombre de déplacements par personne et par jour) est supérieur à la moyenne de l’ensemble de la population (3,35).

Actifs / Inactifs : taux de mobilité

Les déplacements des actifs sont plus longs que ceux des autres catégories. En revanche, leur durée moyenne est semblable (8,7 km contre 5,7 km en 22 minutes). La vitesse moyenne de déplacement des actifs est plus élevée que celledes autres catégories d’actifs et d’inactifs (20,6 km/h contre 15,4 km/h en moyenne). Les actifs sont en effet ceux qui utilisent le plus la voiture.

Actifs et des inactifs : Durée moyenne des déplacements des actifs et des inactifs

Actifs et inactifs : Distance moyenne des déplacements des actifs et des inactifs

Quelle que soit l’activité des personnes, la voiture est le mode de déplacement le plus utilisé

Près de 85 % des déplacements des actifs sont réalisés en voiture. Les actifs utilisent moitié moins la marche ou le vélo (15 % de leurs déplacements) que les autres catégories d’actifs et d’inactifs (34% en moyenne)
Les scolaires en revanche sont de grands utilisateurs des modes actifs (marche, vélo) et des transports collectifs. Ils marchent ou font du vélo pour près de 18 % de leurs déplacements, soit près de trois fois plus que les demandeurs d’emploi et les inactifs, et neuf fois plus que les actifs. Les transports collectifs représentent près de 18 % de leurs déplacements, soit 9 fois plus que les actifs (1,6 %) et 3 fois plus que les chômeurs et les inactifs.

Actifs-inactifs : Les modes de déplacements des actifs et des inactifs

L es premiers motifs de déplacements des actifs et des scolaires sont respectivement le travail et l’école ou les études

Pour les autres catégories, les loisirs et les visites représentent le premier motif de déplacement. Pour les chômeurs et les inactifs, la part de ce motif de déplacement est plus importante : 46 % contre 30 % de ceux
de l’ensemble de la population.

Actifs-inactifs : Les motifs de déplacements des actifs et des inactifs

Le point de vue des actifs et des étudiants sur le covoiturage

Seul l’avis des actifs et des étudiants a été relevé dans le cadre de l’enquête. La plupart des utilisateurs du covoiturage le fait à défaut d’un autre moyen de transport (45 %), alors qu’un peu plus de 15 % le fait par opportunité (le conducteur se rendant au même endroit). La convivialité, comme l’écologie, sont des motifs de recours au covoiturage pour environ 10 % des utilisateurs de ce mode de déplacement.

Pour ceux qui ne covoiturent jamais, la principale raison avancée est l’absence de besoin (30 %). Le choix d’un autre moyen de transport est le second motif de non-utilisation (19 %). Vient ensuite la méconnaissance du covoiturage (15 %). Par ailleurs, 14 % des personnes interrogées déclarent qu’elles pourraient utiliser le covoiturage à condition de disposer d’outils pour accéder à ce service (mise en relation des conducteurs et des passagers, site internet dédié, etc.).

 

Quels outils de mobilité utilisent les actifs et les inactifs ?

La majorité des actifs, des chômeurs et des inactifs dispose du permis de conduire

Les actifs sont ceux qui disposent le plus du permis de conduire (90 %). Le permis de conduire facilite vraisemblablement l’accès à l’emploi. Or près de 40 % des personnes en recherche d’emploi n’en sont pas titulaires et moins de
2 % suivent des leçons de conduite. Les inactifs sont près de la moitié à ne pas avoir le permis.

 

Actif-inactif : Permis de conduire

Les scolaires et les inactifs sont les principaux abonnés aux réseaux de transport en commun

Les scolaires, les actifs et les demandeurs d’emploi abonnés à un réseau de transport en commun sont plus d’un tiers à déclarer bénéficier de la gratuité.
La part de la gratuité pour les scolaires est élevée considérant le fait qu’à l’exception de la Ville de Saint-Denis, aucun des réseaux n’accordait la gratuité au titre de l’âge.
De même, le taux de gratuité déclaré par les inactifs est très élevé (près de 90 %), d’autant que tous les réseaux de transport en commun de la Réunion n’offrent pas la gratuité aux demandeurs d’emploi.
Sur l’ensemble des actifs (travail à temps plein ou à temps partiel) abonnés à un réseau de transport en commun, 43 % des abonnés à un réseau urbain bénéficient d’une prise en charge totale ou partielle par l’employeur et 49% pour les abonnées à un réseau interurbain.

Actifs-inactifs : Abonnement TC

Quand se déplacent les actifs et les inactifs ?

Les déplacements des actifs et des scolaires connaissent trois périodes de pointe, le matin de 7h à 8h, le midi de 11h30 à 12h30 et l’après-midi de 15h à 17h, comme pour l’ensemble de la population. Souvent moins contraints par des impératifs horaires, les déplacements des inactifs et des personnes en recherche d’emploi sont plus diffus, même si deux périodes se distinguent, le matin et l’après-midi.

Actifs et inactifs : Les déplacements des actifs et des inactifs au fil de la journée

Les pulsations urbaines liées aux déplacements des actifs et des inactifs

Les données de l’EDGT permettent d’étudier la localisation spatiale et temporelle des personnes tout au long de la journée et de les représenter sous forme de graphique. Ce sont les pulsations urbaines. La part des personnes présentes à leur domicile au cours de la journée est plus importante parmi les demandeurs d’emploi et les inactifs que parmi les actifs et les scolaires.

 

Actifs et inactifs : Les pulsations urbaines par motifs

Où se déplacent les actifs et les inactifs ?

 

Les actifs effectuent davantage de déplacements externes que les inactifs

Quel que soit leur activité et leur lieu d’habitation, les habitants effectuent la majorité de leurs déplacements à l’intérieur de leur Intercommunalités de résidence.

Les actifs sont ceux dont la part de déplacements externes (c’est-à-dire vers un autre Intercommunalités) est la plus élevée (15 %). Viennent ensuite les inactifs (9 %), les demandeurs d’emploi (8 %) et les personnes scolarisées (6 %).

Le nombre de déplacements varie selon l’activité et selon le territoire de résidence mais pas selon l’occupation des personnes.

Actifs-inactifs : Les flux de déplacement interne/externe aux EPCI

Ce qu’il faut retenir

85% des déplacements en voiture pour les actifs

La voiture est le mode le plus utilisé par tous les habitants quelle que soit leur activité. Les actifs en particulier l’utilisent pour près de 85 % de leurs déplacements. Ce sont eux aussi qui font les déplacements les plus longs en distance. En revanche, leur durée s’inscrit dans la moyenne.

Les actifs sont les plus nombreux à avoir le permis de conduire : 90 %, contre un peu plus de 60 % des demandeurs d’emploi. Ils sont aussi plus mobiles que les autres catégories : 3,8 déplacements par personne et par jour contre 2,21 pour les inactifs par exemple. Les premiers motifs de déplacement des scolaires et des actifs sont respectivement l’école et le travail.

Pour les autres catégories, les loisirs et les visites occupent la place la plus importante.

Les actifs et les étudiants qui covoiturent le font avant tout à défaut d’une autre solution (à 45 %). 15 % des non-usagers évoquent une méconnaissance du covoiturage.

Ces résultats ouvrent des pistes de réflexion sur la valorisation des modes alternatifs à la voiture et de ses nouveaux usages :

  • Report modal vers les modes actifs pour les trajets
  • du quotidien, en particulier le travail,
  • Politique de promotion et mise en place d’outils facilitant l’accès au covoiturage,
  • Développement des réseaux de transport en commun et information sur les possibilités de prise en charge par l’employeur.