Méthodologie de l’enquête
L’Enquête Déplacements Grand Territoire de La Réunion (EDGT), réalisée en 2016, suit une méthodologie standard définie par le CEREMA1. Ceci garantit la fiabilité des résultats et permet de les comparer avec d’autres enquêtes
réalisées sur le territoire national. Dans ce cadre, un échantillon représentatif de plus de 16 600 personnes a été interrogé.
Dans ce cahier thématique, la comparaison entre les hauts et les bas s’appuie sur le découpage ci-dessous, en cohérence avec les caractéristiques géographiques de chacun des secteurs du territoire, notamment l’altitude et la
localisation de l’habitat.
(1) Centre d’Etudes et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement
Les chiffres clés
838 398 déplacements effectués chaque jour par les habitants des hauts contre 1 714 953 par ceux des bas.
Nombre moyen de déplacements par jour et par personne 3.41 dans les hauts contre 3.31 dans les bas
Distance moyenne des déplacements de 8,1 km dans les hauts contre 6,1 km dans les bas.
Durée moyenne des déplacements de 23 minutes dans les hauts contre 21 minutes dans les bas.
hauts-bas : cartographies des hauts et des bas
Ménage : Carte du nombre moyen de personnes par ménages
Habitat : Caractéristiques de la population
Qui sont les habitants des hauts et des bas ?
Les bas concentrent 67,7 % de la population. Ils se caractérisent par des densités d’habitants plus élevées (506 hab./km2) et une taille moyenne des ménages plus petite (2,68 personnes par ménage) (à l’exception du territoire de la CIREST).
Au contraire, dans les hauts, où ne vivent que 32,3 % de la population, les densités sont beaucoup plus basses (163 hab./km2) et les ménages de taille plus importante (2,78 personnes par ménage).
Au-delà de caractéristiques communes, les hauts se distinguent des bas par une plus forte représentation de certaines catégories socio-professionnelles (ex : agriculteurs), des actifs travaillant à plein temps et d’habitants de 35 à 49 ans
La répartition hommes / femmes est presque identique entre les hauts (52 % de femmes) et les bas (53 %).
Hauts-Bas : Profil selon le sexe
Dans les hauts comme dans les bas, les deux CSP majoritaires sont les mêmes : employés et élèves / étudiants.
Dans les hauts, les employés sont les plus représentés (31 % soit près d’un tiers). La part des agriculteurs y est 3 fois plus importante que dans les bas.
Dans les bas, les élèves et les étudiants sont les plus représentés (29 %). La part des ouvriers et des inactifs est plus importante que dans les hauts.
Hauts-Bas : Profil selon la CSP
Dans les hauts, 27 % des habitants travaillent à temps plein, contre 25 % dans les bas. Dans les bas, la part des personnes restant au foyer est 0,5 fois plus importante que dans les hauts.
Hauts-Bas : Profil selon l'occupation
Seule la tranche d’âge de 35 à 49 ans montre une différence notable entre les hauts, où ils représentent un quart de la population, et les bas, où ils sont 21 %.
Hauts-Bas : Profil selon la classe d'âge
Pourquoi et comment se déplacent les habitants des hauts et des bas ?
Principal mode de déplacement, la voiture est proportionnellement plus utilisée par les habitants des hauts (71 %) que par ceux des bas (63 %)
Les modes actifs sont davantage utilisés (28 %) par les habitants des bas que par ceux des hauts (21 %) (26 % des déplacements à l’échelle de La Réunion). La densité urbaine et les pôles d’attractivité associés favorisent les déplacements de courte distance, qui peuvent être effectués à pied ou à vélo. La part des transports en commun est plus importante dans les bas (8 %) que dans les hauts (6 %).
Les loisirs et les visites, premier motif de déplacement, représentent près d’un tiers de l’ensemble des déplacements (30 %) des habitants des hauts comme de ceux des bas
Entre les hauts et les bas, seuls les déplacements liés à l’enseignement et aux achats présentent des écarts significatifs : 14 % pour les achats et 17 % pour l’école et les études dans les bas, l’inverse dans les hauts.
Hauts-Bas : Les modes de déplacements des habitants des hauts et des bas
Hauts-Bas : Les motifs de déplacements des habitants des hauts et des bas
Les distances moyennes de déplacement des habitants des hauts (8,1 km) sont plus élevées que celles des habitants des bas (6,1 km).
Pour ceux qui résident dans les hauts, plus étendus et à l’urbanisation plus diffuse que les bas, les distances à parcourir sont souvent plus importantes d’autant plus que la proportion d’échanges avec les bas est aussi plus élevée.
La durée moyenne des déplacements est plus importante pour les habitants des hauts que pour ceux des bas (23 minutes contre 21 minutes).
La vitesse moyenne de déplacement des habitants des hauts (21 km/h) est plus importante que celle des habitants des bas (17 km/h).
Cela peut notamment être la conséquence d’une utilisation plus importante de la voiture dans les hauts que dans les bas (71 % contre 63 % de l’ensemble des déplacements et 2,42 déplacements / jour /personne dans les hauts contre 2,08 dans les bas). Or la vitesse moyenne de la voiture est plus élevée que celle des autres modes. Les conditions de circulation, et plus particulièrement la congestion automobile, peuvent aussi contribuer à une vitesse de déplacement moins élevée dans les bas de même qu’une utilisation plus importante de la marche et du vélo.
Haut-Bas : Distance moyenne des déplacements dans les hauts et dans les bas
Haut-Bas : Durée moyenne des déplacements dans les hauts et dans les bas
Quels outils utilisent les habitants des hauts et des bas ?
Les ménages des hauts sont plus motorisés (1,26 véhicule en moyenne) que ceux des bas (1 véhicule en moyenne).
Dans les hauts, la desserte en transports en commun est en effet moins dense et l’urbanisation plus diffuse que dans les bas. L’usage d’un véhicule particulier y est donc plus souvent nécessaire.
Hauts-Bas : Taux de motorisation entre les Hauts et les Bas
Dans les hauts, plus des trois-quarts des habitants de plus de 18 ans ont le permis de conduire ou sont en train de le passer, contre moins de 70 % dans les bas.
Une partie importante de la population (de 18 ans et plus) n’a donc pas la possibilité de conduire : près d’un tiers des plus de 18 ans dans les bas (soit près de 122 600 personnes) et près d’un quart dans les hauts (soit plus de 43 000 personnes).
Les ménages des hauts sont plus équipés en vélo que ceux des bas
Dans les hauts, 38 % des ménages disposent d’un vélo, contre moins d’un tiers (32 %) dans les bas. Pour autant, le taux de mobilité à vélo est moins élevé dans les hauts (0,028 déplacement / jour /personne) que dans les bas (0,049 déplacement / jour / personne). En effet, par leur topographie, leur densité et leurs aménagements cyclables, les bas sont plus favorables à l’usage du vélo pour les déplacements quotidiens.
Hauts-Bas : Possesion du permis de conduire
Hauts-Bas : Taux de possession d’un vélo dans les hauts et dans les bas
Quand se déplacent les habitants des hauts et des bas ?
Les déplacements des habitants des hauts et des bas varient de la même manière au fil de la journée.
Trois périodes de pointe peuvent être identifiées :
- le matin de 7h à 8h où les déplacements sont les plus concentrés,
- l’après-midi de 15h à 17h, où les flux sont importants mais plus diffus,
- et le midi de 11h à 12h30, où la période de pointe est plus réduite en importance comme en durée.
Dans les hauts, la période de pointe du midi est plus concentrée et son pic est plus tardif que dans les bas (12h contre 11h30).
Hauts-Bas : Les déplacements des habitants des hauts et des bas au fil de la journée
Les données de l’enquête permettent d’étudier la localisation spatiale et temporelle des personnes tout au long de la journée et de les représenter sous forme de graphique. Ce sont les pulsations urbaines.
Les caractéristiques des pulsations urbaines sont très similaires dans les hauts et les bas. Dans les bas, les pics de déplacements ont lieu à 7h30 et 17h : 16 % et 15 % des habitants sont alors en déplacement. Dans les hauts, ces pics de déplacement ont lieu aux mêmes heures : 17,4 % des habitants sont en déplacement à 7h30 et 15,6 % à 17h. Le taux de personnes ne faisant aucun déplacement au cours de la journée est plus élevé dans les bas (15,5 %) que dans les hauts (13,8 %).
Hauts-Bas : Les pulsations urbaines liées aux déplacements des habitants des hauts et des bas (selon le lieu de résidence)
Où se déplacent les habitants des hauts et des bas ?
Moins de 5 % des déplacements des habitants des bas sont réalisés dans les hauts.
La majorité des déplacements des habitants des hauts et des bas sont internes à ces mêmes secteurs. C’est particulièrement vrai pour les habitants des bas, dont plus de 95 % des déplacements restent dans les bas. En revanche
les échanges avec les bas occupent une place significative dans la mobilité des habitants des hauts : un peu moins des trois quarts de leurs déplacements (72 %) restent dans les hauts.
Près des trois-quarts de l’ensemble des déplacements (74 %) sont réalisés à destination des bas.
Les habitant de la CASUD réalisent près des deux tiers (65 %) de leurs déplacements dans les hauts, où se situe Le Tampon. La part des déplacements dans les hauts est importante également dans le TCO (31%) , confirmant ainsi la réalité de l’étalement urbain et de la périurbanisation des mi-pentes et des hauts sur ce territoire. En revanche, les déplacements à destination des hauts sont moins présents pour la CIVIS (23 %), la CIREST (9 %) et la CINOR (8 %).
Hauts-bas : répartition des deplacements selon le lieux de résidence
Hauts-bas : répartition des deplacements selon l'EPCI de résidence
Ce qu’il faut en retenir :
Les hauts et les bas se distinguent par leurs caractéristiques géographiques et démographiques (relief, densités, poids de population, générateurs de déplacements, etc.).
Dans les hauts, les habitants ont davantage le permis de conduire (77 % des habitants des hauts, moins de 68,7 % dans les bas) et les ménages sont plus motorisés (1,26 véhicule par ménage, 1 dans les bas).
Proportionnellement, ils utilisent aussi plus la voiture (71 % des déplacements) que ceux des bas (63 %), même si celle-ci, dans les deux cas, est le premier mode de déplacement.
Les motifs de déplacement sont sensiblement les mêmes, loisirs et visites arrivant en tête (30 %) dans les deux cas.
Les habitants des hauts parcourent plus de kilomètres et consacrent plus de temps à se déplacer que ceux des bas. Mais ils se déplacent à une vitesse moyenne plus rapide. Les rythmes de déplacements sont de ce fait légèrement décalés dans les hauts et dans les bas.
Globalement, près des trois-quarts des déplacements sont réalisés à destination des bas, mais selon les territoires, les habitants des hauts se déplacent plus ou moins vers les bas.