Les déplacements Domicile-Travail


Méthodologie de l’enquête

L’Enquête Déplacements Grand Territoire de La Réunion (EDGT), réalisée en 2016, suit une méthodologie standard définie par le CEREMA1. Ceci garantit la fiabilité des résultats et permet de les comparer avec d’autres enquêtes réalisées sur le territoire national. Dans ce cadre, un échantillon représentatif de plus de 16 600 personnes réparties sur toute l’île ont été interrogées en face à face ou par téléphone sur leurs pratiques de déplacements.
Les analyses sont établies sur la base du motif dit SESAME. Dans la répartition des déplacements par motifs, le motif « domicile » minimise la part des autres motifs. C’est pourquoi le CEREMA a créé le motif SESAME, qui redistribue le motif destination « domicile » sur le motif « origine ».

Pour un déplacement du travail vers le domicile, le motif retenu pour le déplacement sera le travail. Le motif SESAME permet ainsi de comprendre véritablement pourquoi les personnes se déplacent, car si on rentre chez soi, c’est bien parce qu’on a une raison d’en sortir. Le motif SESAME ne peut toutefois pas être généralisé à toutes les analyses, notamment celles des flux car le lieu de destination ne peut en aucun cas être remplacé par le lieu d'origine.

Les chiffres clés

Plus de 487 000 déplacements pour le motif travail

19% de l’ensemble des déplacements

0,64 déplacement quotidien par habitant pour le motif travail

11 km et 28 minutes en moyenne par jour pour le motif travail

 

Qui sont les actifs qui se déplacent chaque jour pour aller travailler ?

Domicile-travail : Répartition selon le sexe des personnes qui se déplacent pour le motif travail

Domicile-travail : Répartition selon l'âge des personnes qui se déplacent pour le motif travail

Plus de 50% des déplacements domicile-travail sont réalisés par des hommes. Le taux d’emploi des femmes  est en effet inférieur à celui des hommes : 49,7% pour les hommes contre 40,2% pour les femmes (2).
Ce sont les 35-49 ans qui effectuent le plus de déplacements domicile-travail (47% des déplacements domicile-travail pour 32% des plus de 18 ans)

Les déplacements domicile-travail sont principalement le fait des employés (39%). Viennent ensuite les professions intermédiaires (21%) puis les ouvriers (18%).
Ramené à l’effectif de chaque CSP, ce sont les cadres qui présentent le taux de mobilité domicile-travail le plus élevé (0,56) puis les professions intermédiaires (0,49) et enfin les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (0,40). Ils se déplacent donc plus pour le travail que les autres CSP.

Domicile-travail : Répartition selon la csp des personnes qui se déplacent pour le motif travail

Comment se déplace-t-on pour aller travailler ?

Près de 80% des déplacements domicile-travail sont réalisés en voiture

 

Avec un peu plus de 2% des déplacements domicile-travail, le vélo et les deux-roues motorisés sont plus utilisés pour ce motif que de façon générale.
Les déplacements domicile-travail représentent une part importante des déplacements à deux-roues motorisés (32%), à vélo (24%) et avec d’autres modes (tracteur, engin agricole, quad, etc.) (69%).

 

Près d’une boucle de déplacement sur 5 (19%) débute par un déplacement en direction du lieu de travail

74% des personnes se rendant sur leur lieu de travail rentrent directement à leur domicile ensuite et 10% se rendent sur un lieu de loisir ou de visite.

Domicile-travail : Les modes utilisés pour les déplacements domicile-travail

 

Les déplacements domicile-travail les plus longs sont ceux effectués à deux-roues motorisés (15,8 km) et en voiture (13,4 km)

 

Les déplacements domicile-travail en transports collectifs urbains et interurbains (52 minutes) durent plus longtemps que ceux réalisés avec d’autres modes de déplacement

Pour les autres modes, la distance moyenne des déplacements domicile-travail est inférieure à 10 km.
La distance des déplacements domicile-travail à pied (1 km) et en transports collectifs autres qu’urbains et interurbains (6,1 km) est inférieure à la distance moyenne des déplacements tous motifs confondus (1,1 km pour la marche et 7,9 km pour les transports collectifs).

Viennent ensuite la voiture (30 minutes) et les deux-roues motorisés (25 minutes). La vitesse moyenne des déplacements en deux-roues motorisés (38 km/h) est supérieure à celle des déplacements en voiture (27 km/h). Les déplacements domicile-travail à pied et à vélo sont plus courts en durée que pour l’ensemble des déplacements.

Domicile-travail : Distance pour les déplacements domicile-travail

Domicile-travail : Durée pour les déplacements domicile-travail

 

Quels outils utilise-t-on pour les déplacements domicile-travail ?

 

Plus de 88% des personnes effectuant des déplacements domicile-travail ont le permis de conduire contre 70% pour l’ensemble de la population de plus de 18 ans

Il y a donc une corrélation entre le fait de travailler et la possession du permis. Avoir le permis peut faciliter l’accès à l’emploi et/ou le fait de travailler incite à passer le permis.
Près de 12% des personnes effectuant des déplacements domicile-travail n’ont pas le permis de conduire, soit plus de 19 500  personnes qui doivent utiliser d’autres modes de déplacements que la voiture.

Domicile-travail : Répartition selon la possesion du permis de conduire pour les personnes qui se déplacent pour le motif travail

 

77% des actifs utilisent leur propre véhicule pour aller travailler

Parmi eux, 1% ne l’utilisent que pour une partie du trajet : ils combinent alors la voiture et un autre mode de déplacement (ex. : transports collectifs).
En tout, 23% des personnes effectuant des déplacements domicile-travail n’ont pas de voiture  ou ne l’utilisent pas pour aller travailler : elles doivent donc utiliser d’autres modes de déplacement. .

Domicile-travail : Disposition d'une voiture en général pour ce rendre sur son lieu de travail

24% des personnes effectuant des déplacements domicile-travail rencontrent des problèmes de stationnement sur leur lieu de travail.
Mais plus des trois-quarts ne rencontrent pas de difficulté car ils bénéficient d’une place réservée (36%) ou car l’offre en stationnement à proximité est importante (34%).
Or, disposer d’une place de stationnement sur son lieu de travail incite à utiliser la voiture pour les déplacements domicile-travail.

Domicile-travail : Difficulté à stationner sur son lieu de travail

 

Une offre en stationnement gratuite la plupart du temps

Seulement 2% des personnes effectuant un déplacement domicile-travail doivent utiliser une place de stationnement payante, à leur charge. Pour 97%, le stationnement sur le lieu de travail est gratuit.
40% garent leur véhicule dans un garage, un box ou un emplacement réservé. Un tiers le gare dans un parc de stationnement à ciel ouvert (privé ou public) et moins d’un quart (24%) dans la rue.

Domicile-travail : Lieu de stationnement sur son lieu de travail

 

Moins de 5% de ceux qui font des déplacements domicile-travail sont abonnés à un réseau urbain ou interurbain de transports collectifs

Ils sont moins de 2% à être abonnés à un autre réseau de transports collectifs.
La part de ceux qui bénéficient d’une prise en charge de leur abonnement par leur employeur est inférieure à 1% : 0,75% pour les réseaux urbains et interurbains et 0,17% pour les autres réseaux. La part de ceux qui bénéficient de la gratuité des transports collectifs (gratuité qui concerne, sur la plupart des réseaux, les Personnes à Mobilité Réduite et les plus de 65 ans) est réduite également : 1,34% pour les réseaux urbains et interurbains et 0,79% pour les autres réseaux.
En définitive, la plupart de ceux qui utilisent un abonnement de transports collectifs pour leurs trajets domicile-travail le prennent entièrement à leur charge d’un point de vue financier : 2,83% pour les réseaux urbains et interurbains et 0,84% pour les autres réseaux.

 

 

Quand se déplace-t-on pour aller travailler ?

Trois périodes de pointe dont une plus marquée le matin

La période de pointe des déplacements du domicile vers le lieu de travail le matin s’étend de 6h à 8h, avec un pic à 7h de plus de 27 700 déplacements.
Le retour au domicile à la mi-journée  atteint son maximum entre 11h et 13h (plus de 21 600 déplacements à 12h).
En début d’après-midi, les trajets du domicile vers le lieu de travail se font entre 12h30 et 14h30 (plus de 8 000 déplacements à 13h30).
Les retours au domicile en fin de journée connaissent leur période de pointe entre 16h et 18h (plus de 18 700 déplacements à 16h).

Domicile-travail : Les déplacements domicile-travail au fil de la journée

 

C’est entre 7h45 et 15h45 qu’il y a le plus d’actifs présents sur leur lieu de travail.

Le pic de la journée est atteint à 9h45 avec plus de 167 000 personnes présentes sur leur lieu de travail.
Ce nombre diminue au cours de la journée, d’abord entre 12h et 13h30 (entre 100 000 et 130 000 personnes présentes simultanément sur leur lieu de travail) puis à partir de 16h (en-dessous de 100 000 personnes).

Les pulsations urbaines selon les motifs

91% des déplacements pour le motif travail ont pour destination les secteurs côtiers (près de 445 000 déplacements)


9% ont pour destination les hauts et les mi-pentes (moins de 45 000 déplacements). Les territoires les plus attractifs sont ceux de la CINOR (près de 135 000 déplacements soit 31% de l’ensemble des déplacements pour le motif travail), du TCO (plus de 125 000 déplacements soit 22%) et de la CIVIS (environ 95 000 déplacements soit 19%). Les moins attractifs sont les mi-pentes et les hauts de la CIREST (1%) et de la CINOR (moins de 1%).

Attractibilité selon les motifs

 

  Secteurs les plus attractifs Part des déplacements liés au travail Nb de déplacements
  Secteurs centraux de Saint-Denis (Barachois Jardin de l’Etat, Le Chaudron) et Sainte-Marie (centre-ville, Gillot) 16% plus de 50 500
  Centres-villes et zones d’emploi (Cambaie, ZI 2 et 3) de Saint-Paul et du Port 10% plus de 31 500
  Saint-Pierre (centre-ville, Bois d’Olives Pierrefonds, Terre Sainte Terre Rouge Bassin Plat) 8% plus de 25 000
  Centre-ville du Tampon 2% plus de 6 300

 

 

81% des déplacements domicile-travail sont internes aux EPCI


La part des déplacements internes varie de 75% dans la CASUD à 85% dans le TCO. Ils sont principalement le fait de la CINOR (29% des flux domicile-travail internes) et du TCO (27%).
19% des déplacements domicile-travail sont externes, c’est-à-dire entre deux EPCI. Le travail est le premier motif des déplacements externes (34,2% soit plus d’un tiers des déplacements externes).
Les habitants de la CINOR (17%) et du TCO (15%) sont ceux qui quittent le moins leur territoire pour aller travailler. Les autres EPCI sont plus liés à leurs voisins pour l’emploi, avec 20 à 25% de déplacements domicile-travail externes.

Les principaux déplacements entre EPCI se font entre la CIVIS et la CASUD  (19 100 déplacements deux sens confondus), puis entre la CINOR et la CIREST (plus de 15 200 déplacements) et enfin entre la CINOR et le TCO (plus de 14 200 déplacements).

 

À une échelle plus fine, 62% des déplacements domicile-travail sont internes aux secteurs littoraux

Seulement 7% sont internes aux mi-pentes et aux hauts. Les flux entre les mi-pentes et les hauts d’une part et le littoral d’autre part sont presque équivalents dans les deux sens : respectivement 8% et 9% de l’ensemble des déplacements domicile-travail. Plus d’un tiers de ces déplacements sont le fait du territoire du TCO.
Les déplacements entre les secteurs littoraux des différents EPCI sont diffus mais représentent au total 14% des déplacements domicile-travail. Les plus importants d’entre eux correspondent aux échanges entre le littoral de la CIVIS et les secteurs denses de la CASUD (14 600 déplacements dans les deux sens), entre les secteurs littoraux de la CINOR et de la CIREST (13 400 déplacements) et entre ceux du TCO et de la CINOR (10 418 déplacements).

 

Domicile-tarvail : les flux domicile-travail internes et externes aux EPCI

 

Ce qu’il faut en retenir

 

  1. Plus de 80% des déplacements domicile-travail sont réalisés en voiture, avec un faible taux de remplissage des véhicules. Les parts modales de la marche et des transports collectifs sont réduites. Les déplacements domicile-travail constituent donc un enjeu pour le covoiturage et pour le report modal de la voiture vers les autres modes de déplacements.
  2. La vitesse moyenne des transports collectifs est peu compétitive par rapport à la voiture et plus encore aux deux-roues motorisés.
  3. Effectuer des déplacements domicile-travail et posséder le permis de conduire sont étroitement corrélés. Plus des trois-quarts des personnes réalisant des déplacements domicile-travail disposent d’une voiture et l’utilisent pour aller travailler, d’autant plus que les conditions de stationnement sur le lieu de travail sont peu contraintes. En revanche, la part des abonnés aux réseaux de transports collectifs est réduite.
  4. La concentration des déplacements domicile-travail aux heures de pointe renvoie à deux enjeux : travailler sur les horaires de travail à travers les plans de déplacements d’entreprise ou d’administration, adapter si nécessaire les horaires des transports collectifs.
  5. 91% des déplacements domicile-travail ont pour destination des secteurs situés sur le littoral. Les principaux pôles attractifs sont les secteurs centraux de Saint-Denis et de Sainte-Marie, les centres villes et les zones d’emploi de Saint-Paul et du Port, certains secteurs de Saint-Pierre et le centre-ville du Tampon. 81% des déplacements sont internes aux territoires des EPCI et 62% sont même internes aux secteurs littoraux mais les flux externes sont significatifs malgré tout, principalement entre la CIVIS et la CASUD, entre la CINOR et la CIREST et entre le TCO et la CINOR.