Les périmètres d’analyse
CINOR : le territoire de la CINOR
Le découpage D10 distingue deux secteurs sur le territoire de la CINOR :
- Le premier, qui correspond au littoral et aux mi-pentes, enquêtés en face à face, regroupe 90% de la population (en bleu foncé sur la carte ci-dessus),
- Le second, qui couvre les Hauts, enquêté par téléphone, compte 10% de la population (en bleu clair).
Le territoire est également découpé en 26 secteurs de tirage (DTIR) :
- 22 secteurs de tirage enquêtés en face à face (en bleu foncé),
- 4 secteurs de tirage enquêtés par téléphone (en bleu clair).
Contexte et enjeux de mobilité
Le territoire de la CINOR s’étend sur trois communes : Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne.
Totalisant 196 538 habitants (selon l’EDGT), il est couvert par le réseau de transport urbain Citalis qui compte 64 lignes8, ainsi que par 11 lignes du réseau départemental Car Jaune.
Un SCoT a été approuvé en décembre 2013, de même qu’un plan climat énergie territorial (PCET) 2014-2019 en mars 2014. Un PDU est en vigueur pour la période 2013-2023. Tout comme le SCOT, ses objectifs portent sur les points suivants :
- Densification de la tache urbaine actuelle, privilégiant la « ville des courtes distances »,
- Restructuration et développement du réseau urbain en lien avec les évolutions du TCSP9 (y compris mise en place d’un service de transport à la demande), projet de RRTG10 en mode lourd sur le boulevard Sud
- Hiérarchisation et jalonnement du réseau de voirie, dont l’aménagement de l’entrée Ouest de Saint-Denis avec la nouvelle route du littoral
- Intervention globale sur le centre-ville de Saint-Denis : ouverture sur l’océan, continuité de la future Route du Littoral, nouvelle gestion du stationnement, constitution d’un véritable cœur de ville à dominante piétonne, contrôle d’accès pour les véhicules motorisés…
- Développement d’un réseau cyclable à l’échelle de l’agglomération, s’appuyant notamment sur le projet de Voie Vélo Régionale
- Evolution des politiques de stationnement dans les centres-villes de Sainte-Marie et Sainte-Suzanne,
- Développement des véhicules électriques et du covoiturage,
- Désenclavement des Hauts : projets de transports par câble (entre La Montagne et Bertin et entre Bois de Nèfles et Le Chaudron), recherche de solutions de desserte de La Montagne par la route et en transports collectifs.
Le PCET11 prévoit quant à lui le renouvellement des bus du réseau Citalis.
Caractéristiques des ménages et de la population
Le nombre moyen de personnes par ménage (2,51) le plus bas de La Réunion (2,71)
Ménage : Composition des ménages
La part des ménages d’une et deux personnes (57%) est supérieure à la moyenne départementale (50%), tandis que celle des ménages de 4 personnes ou plus (25%) est inférieure (29%). L’une des singularités de la CINOR est que la part des ménages d’une personne est la plus élevée (30%).
Ménage : Composition des ménages par EPCI et D10
A l’échelle des secteurs D10, la taille des ménages est contrastée entre le littoral d’une part et les mi-pentes et les hauts d’autre part. Les ménages d’une ou deux personnes sont majoritaires (58%) sur le littoral ; leur part est plus réduite (44%) dans les hauts et les mi-pentes. La part des ménages de 4 personnes ou plus est en revanche plus élevée dans les hauts et les mi-pentes (34%) que sur le littoral (24%).
Population
Une répartition par classes d’âges identique à celle de l’ensemble de La Réunion
Âge : Répartition des classes d'ages
Les 35-49 ans représentent près d’un quart de l’ensemble de la population, alors que les 50-64 ans en représentent un peu plus de 15%, et les 25-34 ans un peu plus de 10%. Les personnes de moins de 35 ans représentant un peu plus de la moitié de la population (51%), et ceux de plus de 35 ans, un peu moins (49%), cet âge est proche de l’âge médian des habitants de La Réunion.
Une répartition de la population par catégories socio-professionnelles très proche de celle observée à l’échelle de La Réunion
CSP : Répartition des classes sociaux professionnelles
Deux catégories socio-professionnelles se distinguent cependant de la moyenne : les professions intermédiaires, dont la part est supérieure de 30% à celle de La Réunion dans son ensemble ; les ouvriers, dont la part est inférieure de 30%.
Environ 64% de la population exerce une activité (travail, études)
Occupation : Répartition de la population selon l'activité
Les travailleurs à temps complet sont les plus représentés (près de 30% de l’ensemble, soit plus de 10% de plus que dans l’ensemble de La Réunion). La part des étudiants (5%) est également plus importante qu’à l’échelle de l’ensemble de La Réunion (3%). 39,5% des étudiants de La Réunion résident dans la CINOR. Inversement, la part des personnes en recherche d’emploi (14%) est près de 30% inférieure à la moyenne réunionnaise (18%). La part des scolaires (avant le bac) est elle aussi moins importante (23%) que la moyenne (25%).
Habitat
Avec 685 habitants par km², la densité moyenne est la plus élevée des 5 EPCI
Habitat : Caractéristiques de la population
Le territoire de la CINOR, globalement plus urbain que les autres, est celui dans lequel la densité de population est la plus forte.
On retrouve néanmoins, comme dans les autres EPCI, des différences très marquées entre la frange littorale fortement urbanisée et les mi-pentes où la densité dépasse 1 300 habitants par km² et les hauts où elle est de 128 habitants par km² en moyenne. Le PDU souligne l’accentuation de l’étalement urbain, particulièrement le long des axes de communication et dans les mi-pentes mais aussi dans les hauts.
Le centre de l’agglomération, à Saint-Denis, présente les densités les plus fortes, jusqu’à 11 600 hab./km² à Vauban.
51% du parc composés de logements collectifs
Pour cet indicateur, seuls ont été interrogés les ménages des secteurs enquêtés en face à face.
Habitat : type d'habitat uniquement pour les zones littorales par D10
C’est dans la CINOR que la part de logements individuels isolés est la moins importante de La Réunion (36% contre 53% pour l’ensemble de La Réunion). La part de logements individuels accolés est la plus faible (13% contre près de 18% en moyenne dans les autres EPCI). En revanche, les petits et grands collectifs constituent plus de la moitié du parc (respectivement 28% et 23% soit 51%) et leurs parts sont toutes deux les plus importantes de La Réunion. C’est le seul EPCI où la part des logements collectifs est majoritaire, en rappelant que ces données ne concernent que les secteurs enquêtés en face à face, c’est-à-dire les plus denses (1 300 hab./km² contre 685 hab./km² à l’échelle de la CINOR).
Le PDU souligne cependant l’importance du phénomène d’étalement urbain et le risque de le voir se poursuivre dans les années à venir, ce que peuvent laisser présager d’importants programmes de développement urbain à Sainte-Marie et à Sainte-Suzanne. Le PDU retient cependant des orientations fortes
pour limiter voire contrer cette tendance, en particulier la densification le long des axes de TCSP et autour des principaux pôles d’échanges ou encore la limitation de l’urbanisation dans les zones périphériques peu denses.
Equipement des ménages
Les ménages de la CINOR sont les moins motorisés des 5 EPCI
CINOR : Taux de motorisation
Le taux de motorisation moyen des habitants est légèrement inférieur à la moyenne régionale : 0,98 véhicule par ménage contre 1,08 à La Réunion. 33% des ménages n’ont pas de voiture (soit plus de 25 500 ménages) et 26% sont multi-motorisés (soit plus de 20 300 ménages), c’est-à-dire qu’ils ont au moins deux voitures.
Les habitants des hauts sont plus motorisés (1,45 véhicule par ménage) que ceux des secteurs côtiers et des mi-pentes (0,94 véhicules par ménage). Ces derniers présentent aussi le taux de mobilité en transports collectifs le plus élevé des cinq EPCI de La Réunion (0,4 déplacement par jour par habitant) et l’un des taux de mobilité en voiture les plus bas (2,1 déplacements par jour par habitant).
Cette caractéristique pourrait s’accentuer à court ou moyen terme au regard des projets de développement urbain dans ces secteurs de la CINOR. Le PDU prévoit de mettre en œuvre des actions ciblées sur les transports collectifs et en particulier le transport à la demande, sur le covoiturage et globalement sur les modes de déplacements alternatifs à la voiture.
Dans les hauts, le taux de motorisation est assez uniforme (autour de 1,4 ou 1,5 véhicule par ménage). Les mi-pentes et le littoral marquent plus de contrastes : ce sont dans les secteurs centraux de Saint-Denis et dans le centre-ville de Sainte-Marie que les taux de motorisation sont les plus bas (de 0,5 à 1 véhicule par ménage). Ces secteurs urbains denses offrent un potentiel pour développer l’usage des transports collectifs, de la marche et du vélo.
A noter également que le PDU prévoit d’agir en faveur de l’auto-partage, ce qui peut avoir des effets à la baisse sur le taux de motorisation.
68% des habitants de plus de 18 ans titulaires du permis de conduire
CINOR : Permis de conduire chez les plus de 18 ans
Ce taux, légèrement inférieur à la moyenne de La Réunion (70%), connait des variations sectorielles significatives, en particulier entre le Chaudron, où moins de la moitié des personnes de 18 ans et plus possède le permis de conduire (quartier en cœur d’agglomération, où la population est fragile économiquement), et Deux-Rives, où la part de titulaires du permis atteint près de 90% (secteur rural, dans les Hauts).
Les habitants des hauts ont un taux de possession du permis de conduire plus élevé que ceux des mi-pentes et du littoral (84% contre 67%, soit une différence de plus de 25%). En effet, ces secteurs se caractérisent à la fois par une densité urbaine plus faible induisant des déplacements plus longs, par une topographie moins favorable à l’usage des modes actifs, et par une desserte moins dense en transports en commun. Leur mobilité s’appuie ainsi largement sur l’usage de la voiture, impliquant la possession du permis de conduire.
Chaque ménage de la CINOR possède en moyenne 0,53 vélo
CINOR : Taux d'équipement de ménages en vélo
Ce taux d’équipement est le plus bas parmi les 5 EPCI de La Réunion, la moyenne régionale s’élevant à 0,65 vélo par ménage.
Alors que la frange littorale et les mi-pentes offrent a priori un potentiel plus évident d’usage du vélo (relief atténué, densité urbaine), c’est dans les hauts que le taux d’équipement en vélo est le plus élevé (0,50 vélo par ménage dans les bas et 0,89 dans les hauts). Le taux de mobilité à vélo (0,04 déplacement par jour par personne) y est d’ailleurs deux fois plus élevé que dans les bas (0,02). Dans les hauts, les déplacements en vélo sont
majoritairement réalisés pour des motifs de loisirs (80% pour 17% pour les bas). Compte tenu des échantillons disponibles, une analyse plus poussée serait hasardeuse.
A l’échelle des secteurs de tirage, le taux d’équipement en vélo est comparable, dans ses grandes caractéristiques, au taux de motorisation des ménages. En effet, le quartier de Champ Fleuri – La Trinité est un de ceux dont le taux d’équipement des ménages en vélos est le plus faible, alors que celui des ménages de Deux Rives à Sainte-Suzanne est le plus important (0,3 vélo par ménage en moyenne dans le premier contre 1,1 dans le second).
Le développement de l’usage du vélo sur l’ensemble du territoire est l’un des objectifs du PDU de la CINOR, qui part du constat d’un usage actuel surtout occasionnel et tourné vers les loisirs et qui tient compte des contraintes liées au relief. Les actions engagées devront aussi tenir compte du faible taux d’équipement des ménages.
Caractéristiques générales de la mobilité selon les motifs
633 000 déplacements par jour, soit un quart de l’ensemble des déplacements à l’échelle de la Réunion
Le PDU de la CINOR met l’accent sur le risque d’augmentation de la demande et donc du nombre de déplacements, laissant présager une situation potentiellement préoccupante dans les prochaines années. En l’absence d’enquête ménages plus ancienne, il est difficile de mesurer les tendances récentes. Les hypothèses du PDU (2013) s’appuient sur un volume de 620 000 déplacements par jour en situation de référence12 : l’EDGT a mesuré en 2016 un volume équivalent (2% de déplacements en plus).
CINOR : Taux de mobilité décliné par D10 et DTIR
Avec 3,49 déplacements par jour et par personne en moyenne (3,35 à l’échelle de l’ensemble de La Réunion), le taux de mobilité des habitants de la CINOR est le plus élevé de La Réunion. La différence entre les hauts (3,60 déplacements par jour et par personne) et les bas (3,48) est infime.
En revanche, au sein de la commune de Saint-Denis, on constate des disparités plus importantes, comme entre Saint-Bernard (2,83 déplacements par jour et par personne), quartier isolé et excentré, et Barachois – Jardin de l’Etat (4,14 déplacements par jour et par personne), dans l’hypercentre.
Un déplacement dure en moyenne 22 minutes pour 5,4 km parcourus
CINOR : Distance d'un déplacement déclinée par D10 et DTIR
CINOR : Durée d'un déplacement déclinée par D10 et DTIR
Les trajets moyens des habitants de la CINOR sont plus courts en distance (5,4 km) que la moyenne régionale (6,7 km), pour une durée moyenne identique de 22 minutes.
A durée moyenne équivalente (autour de 22 minutes), les habitants des hauts réalisent des trajets plus longs en distance (7,4 km) que ceux du littoral et des mi-pentes (5,3 km). La vitesse moyenne de déplacement des habitants du littoral et des mi-pentes est donc plus faible que celle des habitants des hauts. Une plus forte utilisation des transports en commun et de la marche sur la frange littorale et les mi-pentes peut expliquer cette différence, la vitesse moyenne de ces modes de déplacements étant plus faible que celle de l’automobile.
Le PDU de la CINOR fait le constat qu’au cours des dernières années, l’allongement des distances de déplacements conjugué à l’augmentation du nombre de déplacements ont concouru à la congestion croissante du réseau routier. Pour éviter l’accentuation de ce phénomène et des nuisances qui en découlent, la réduction des distances de déplacements figure au cœur de ses objectifs : il s’agit de favoriser la « ville des courtes distances » en privilégiant notamment la mixité des fonctions, le développement des commerces de proximité, l’implantation des zones d’habitat à proximité des zones d’emploi, etc.
Les motifs de déplacement
36% des déplacements pour les motifs travail, école et études
CINOR : Répartition des déplacements selon les motifs
La répartition par motif des déplacements effectués par les habitants de la CINOR est proche de celle observée à l’échelle de La Réunion. Plus d’un tiers des trajets sont réalisés pour le travail ou l’enseignement et près d’un tiers pour les loisirs et visites. La part du motif travail (21%) est un peu plus importante que la moyenne (19%). Il en est de même pour les achats qui motivent 16% des déplacements contre 15% à l’échelle de La Réunion.
Les secteurs du littoral plus attractifs pour tous les motifs
CINOR : Carte d'attractibilité par motif
Quel que soit le motif de déplacement, les secteurs situés sur le littoral sont les plus attractifs. C’est en effet sur cette partie du territoire que sont concentrés les principaux pôles d’emplois et de commerces. A noter que le PDU de la CINOR fait le constat d’une inadéquation de la structure du réseau de transport urbain par rapport à la localisation des pôles générateurs de trafic. Cette concentration contribue en outre à accentuer les difficultés de circulation et de stationnement dans les secteurs centraux.
Pour les motifs d’achats et de loisirs, cette concentration des déplacements est particulièrement marquée. Plus précisément, ce sont deux secteurs de Saint-Denis (Barachois – Jardin de l’Etat et Chaudron) et un de Sainte-Marie (centre-ville), qui sont les plus attractifs. Ce sont aussi les plus attractifs pour les déplacements liés au travail, orientés notamment vers les pôles d’emplois que sont le centre-ville de Saint-Denis, le Technoparc et la zone aéroportuaire. Le PDU souligne le fait que l’activité économique et commerciale est marquée par une tendance au développement vers l’est, le long de la RN2.
Près de 70% des boucles de déplacements composées d’un aller et d’un retour
CINOR : Longeur des boucles de déplacement
Comme dans les autres EPCI, près de 70% des boucles sont constituées de 2 déplacements (un aller et un retour), et environ un quart de 3 ou 4 trajets. Les boucles de 5 déplacements et plus représentent 7% de l’ensemble des boucles.
Le graphique ci-dessous représente les boucles de déplacements par motif. Au centre, figure le motif d’origine, en l’occurrence le domicile. Puis chaque cercle correspond à un déplacement et chaque portion de cercle à un motif, jusqu’au retour au domicile.
CINOR : Les motifs dans les boucles de déplacement
Comme dans les autres EPCI, dans la CINOR, les trajets pour accompagnement sont ceux après lesquels le nombre de déplacements réalisés est le plus élevé : près de 40% d’entre eux sont suivis de plusieurs autres trajets avant le retour au domicile.
Trois périodes de pointe dont une plus importante le matin
CINOR : profil journalier selon les motifs
Les déplacements pour le travail connaissent trois périodes de pointe dont l’ampleur est décroissante au cours de la journée :
- Le matin de 6h à 8h (avec un pic de 10 495 déplacements à 7h30),
- En milieu de journée entre 12h et 13h30 (8 611 déplacements à 12h),
- Dans l’après-midi entre 15h et 18h (5 467 déplacements à 16h).
Les déplacements à destination de l’école ou des études connaissent aussi trois périodes de pointe :
- Le matin entre 6h30 et 7h30 (15 856 déplacements à 7h30),
- En milieu de journée entre 11h30 et 13h (4 559 déplacements à 12h),
- Dans l’après-midi entre 15h et 17h (6 918 déplacements à 15h).
La répartition des déplacements pour le motif accompagnement est très similaire à celle des déplacements liés au travail, à l’école et aux études mais avec deux pointes seulement (le matin et en fin d’après-midi), celle du milieu de journée étant très peu marquée.
Les déplacements pour achats présentent un profil plus particulier, avec deux périodes de pointe de 9h à 12h (pic de 11 898 déplacements à 12h) et de 15h à 18h (pic de 14 640 déplacements à 16h).
Les déplacements liés aux loisirs et aux visites sont nombreux entre 9h et 12h mais surtout entre 16h et 18h. Ils se poursuivent dans la soirée, davantage que les déplacements pour d’autres motifs.
Les pulsations urbaines selon les motifs
Les pulsations urbaines par motif représentées ici correspondent à l'activité des habitants de la CINOR, quel que soit leur territoire de destination.
CINOR : Les pulsations urbaines dans les motifs selon le secteur de résidence
86% des habitants effectuent au moins un déplacement au cours de la journée. La part des habitants en train de se déplacer ne dépasse pas 17% (plus de 30 900 personnes à 7h45).
En revanche, 14% des habitants restent immobiles tout au long de la journée, sachant que les facteurs de non-mobilité sont vraisemblablement variés : travail à domicile, chômage, handicap ou âge, congés, absence de moyen de déplacements, etc.
Les activités évoluent au cours de la journée, par exemple :
- A 8h, 32% des habitants sont à leur domicile, 19% sont sur leur lieu d’étude, 13% sont au travail et 14% sont en train d’effectuer un déplacement,
- A 10h, 22% sont sur leur lieu d’étude, 23% sont au travail, 23% sont à leur domicile et 10% sont en train d’effectuer un déplacement,
- A 18h, 60% sont à leur domicile, 8% réalisent des activités de loisirs ou des visites et 11% sont en train d’effectuer un déplacement.
Les déplacements pour le motif travail sont les plus longs en temps (26 minutes) et en distance (8,1 km)
CINOR : Distance moyenne des déplacements selon les motifs
La distance moyenne des déplacements (5,4 km) est plus courte que la moyenne réunionnaise (6,7 km), et ce pour tous les motifs de déplacement. Cette caractéristique est particulièrement marquée pour le motif travail (8,1 km en moyenne dans la CINOR contre 11,08 km en moyenne à La Réunion) : les habitants de la CINOR habitent plus près de leur lieu de travail que la moyenne des réunionnais.
CINOR : Durée moyenne des déplacements selon les motifs
Pour les déplacements liés au travail, aux achats ainsi qu’aux loisirs et aux visites, les temps de trajet des habitants de la CINOR sont légèrement plus courts que la moyenne, de 5% pour le motif travail par exemple. En revanche, les temps de trajet à destination des lieux d’enseignement et pour accompagnement sont plus importants que la moyenne, de près de 10%.
Caractéristiques générales de la mobilité selon les modes
La voiture : le mode le plus utilisé avec 60% des déplacements
La part modale des déplacements est de 0,75% pour le vélo, 1,2% pour les deux-roues motorisés.
La voiture reste le moyen de déplacement le plus utilisé (60%), mais dans des proportions moins importantes que dans les autres territoires (66% pour l’ensemble de La Réunion).
Ce moindre usage de la voiture se fait particulièrement au profit des transports en commun urbains (9%), qui sont près de deux fois plus utilisés dans la CINOR que sur le reste de l’île, et de la marche (27%), dans une moindre mesure (25% à l’échelle de La Réunion). En revanche, la part des autres modes tels que le vélo et les transports en commun interurbains se situe dans la moyenne réunionnaise.
Les parts modales retenues par le PDU de la CINOR pour la situation de référence (2013)13 sont globalement comparables mais de légères différences sont à souligner :
- La part de la voiture est un peu surestimée dans le PDU : 63% des déplacements contre 60% d’après l’EDGT,
- La part de la marche est au contraire sous-estimée : 22% contre 27% d’après l’EDGT.
Le PDU vise une meilleure répartition entre les différents modes de déplacements à l’horizon 2023 :
- Réduction de la part de la voiture pour atteindre 56% des déplacements, dans l’objectif d’améliorer les conditions de circulation et d’en limiter les impacts négatifs,
- Développement des modes alternatifs à la voiture :
- Transports collectifs : 15% des déplacements,
- Marche : 24%,
- Vélos et deux-roues motorisés : 5%.
L’objectif politique fixé par le PDU pour la marche pourrait être ajusté, pour assurer sa cohérence avec les résultats de l’EDGT.
Des pics de déplacements légèrement décalés selon les modes
CINOR : profil journalier selon les modes
Quel que soit le mode utilisé, les déplacements effectués par les habitants de la CINOR suivent tous une répartition comparable au fil de la journée. L’amplitude horaire des déplacements en voiture est la plus importante. Celle des transports en commun s’étend de 5h à 20h. celle des modes actifs se prolonge un peu plus tard que dans d’autres territoires, moins urbains que celui de la CINOR.
La voiture est très utilisée pendant la période de pointe du matin entre 6h30 et 8h30 (avec un pic de plus de 27 000 déplacements à 7h30). Elle l’est beaucoup moins pendant la pointe de la mi-journée entre 12h et 13h (près de 14 500 déplacements à 12h) et pendant celle du soir (19 881 déplacements à 17h), dont l’amplitude est plus large, de 15h à 19h.
Les déplacements en transports en commun connaissent trois périodes de pointe dans la journée, d’ampleur équivalente :
- Le matin entre 6h30 et 8h (avec un pic de 5 772 déplacements à 6h30),
- Le midi entre 11h30 et 13h (3 390 déplacements à 12h),
- L’après-midi entre 15h et 17h (3 873 déplacements à 16h30).
Des déplacements en transports collectifs plus courts qu’en voiture en distance mais plus longs en temps
CINOR : Distance moyenne des déplacements selon les modes
Dans la CINOR, les distances moyennes de trajet sont inférieures à la moyenne régionale, quel que soit le mode de déplacement :
- 1,05 km dans la CINOR contre 1,19 km en moyenne à La Réunion pour les déplacements à pied,
- 5,52 km contre 7,86 km en moyenne pour les déplacements en transports en commun,
- 7,34 km contre 8,77 km en moyenne pour les déplacements en voiture.
CINOR : Durées moyennes des déplacements selon les modes
Les temps de trajets moyens par modes de déplacements des habitants de la CINOR sont très proches de la moyenne réunionnaise.
Bien que d’une distance moyenne inférieure, les trajets en transports en commun dans la CINOR ont une durée moyenne (38 minutes) près de deux fois supérieure à celle des trajets en voiture (21 minutes), leur vitesse de circulation étant plus faible. Cette caractéristique n’est toutefois pas propre au territoire de la CINOR et concerne l’ensemble des EPCI de La Réunion.
Ces résultats confortent les constats et les orientations du PDU qui souligne que l’offre en transports collectifs n’est pas suffisamment attractive par rapport à la voiture, notamment en termes de temps de parcours.
Les actions retenues visent à améliorer les conditions de circulation globalement mais plus particulièrement pour les lignes de transports collectifs grâce au développement des sites propres. L’amélioration des connexions entre les modes et entre les réseaux, également prévue par le PDU, concourra aussi à cet objectif, en permettant des correspondances plus rapides.
CINOR : Distance selon les modes de déplacement
Dans la CINOR, près de 80% des déplacements de moins de 500 m sont réalisés à pied (75% à l’échelle de La Réunion), contre un peu plus de la moitié de ceux de 500 m à 1 km. Cet usage de la marche un peu plus développé sur le territoire de la CINOR est à conforter, conformément au PDU qui a pour objectif de privilégier la « ville des courtes distances ». C’est en particulier le centre-ville de Saint-Denis qui est concerné, le PDU prévoyant d’y développer un secteur à dominante piétonne, dans le cadre d’une action plus globale concernant aussi le TCSP, la circulation et le stationnement.
La part des transports en commun est fluctuante d’un intervalle à l’autre (de 6,8% à 17,5%).
Celle de la marche ne fait que diminuer à mesure de l’augmentation des distances, tandis que celle de la voiture suit la tendance inverse. Ce mode est utilisé y compris pour des déplacements de très courte distance, qui pourraient être faits à pied ou à vélo :
- Pour 19% des déplacements de moins de 500 m,
- Pour 40% des déplacements compris entre 500 m et 1 km,
- Pour 50% des déplacements compris entre 1 et 2 km,
- Pour 62% des déplacements compris entre 2 et 3 km.
Les flux de déplacements
Echanges avec les autres EPCI
5% des déplacements des habitants de la CINOR sont à destination d’un autre EPCI (EPCI de résidence)
CINOR : Échange avec les autres EPCI
Les fortes densités de population, d’emplois, de commerces et de services font que seule une faible part des déplacements de ses habitants nécessite des trajets hors du territoire. 88% des déplacements externes se dirigent vers la CIREST (52%) et le TCO (36%), territoires les plus proches.
50% des flux sortants correspondent à un retour au domicile de résidents d’autres territoires
CINOR : Les motifs de déplacement pour les flux externes
La CINOR étant un des EPCI les plus urbanisés et regroupant de nombreux commerces, services et emplois, la moitié des déplacements externes est réalisée par des habitants d’autres EPCI retournant à leur domicile. L’autre moitié des flux externes est le fait d’habitants de la CINOR se rendant dans les territoires voisins pour différents motifs. Moins d’1/5 des flux sortants sont à destination du lieu de travail. De même, la densité de logements et l’offre en loisirs étant élevées dans la CINOR, les loisirs et visites représentent moins de 15% des déplacements externes.
Les flux entrants viennent principalement de la CIREST et du TCO
Répartition par motif des flux entrants dans la CINOR
En dehors des habitants de la CINOR eux-mêmes, ce sont les habitants de la CIREST (32 550 déplacements soit 55% des flux entrants) et du TCO (20 000 déplacements soit 34% des flux entrants) qui sont les plus nombreux sur le territoire durant la journée. Ces constats corroborent ceux du PDU qui met l’accent sur les échanges importants avec le TCO et la CIREST (mouvements pendulaires en particulier), de plus en plus difficiles à satisfaire du fait de la saturation croissante des infrastructures de voirie. Le PDU prévoit à cet effet de développer la coopération avec ces deux territoires limitrophes sur les questions de mobilité.
26% des flux entrants sont le fait d’habitants de la CINOR retournant à leur domicile. Près de 50% sont liés au travail ou aux loisirs et aux visites, témoignant de l’attractivité du territoire de la CINOR.
CINOR : profil journalier des flux externes
Pour les déplacements en provenance de la CIREST comme du TCO, deux périodes de pointe sont particulièrement marquées : entre 5h30 et 8h et entre 15h30 et 17h30.
La pointe du matin est composée en bonne partie d’actifs travaillant sur le territoire de la CINOR et vivant dans un de ces EPCI. Celle du soir est majoritairement le fait d’actifs travaillant sur les territoires de la CIREST ou du TCO et rentrant à leur domicile sur le territoire de la CINOR.
94% des flux sortants sont réalisés en voiture
CINOR : Les modes de déplacement pour les flux externes
Comme dans les autres territoires, 6% des trajets externes sont réalisés en transports en commun, l’usage de ces derniers étant privilégié pour les déplacements locaux.
Le PDU le souligne également : ces échanges avec les autres EPCI sont pénalisés par les difficultés de circulation, à l’ouest où les conditions de déplacements sont devenues plus complexes encore depuis la mise en service de la route des Tamarins et aussi à l’est où les flux automobiles sont désormais plus importants qu’à l’ouest.
Afin de favoriser un report de la voiture vers les transports collectifs et d’augmenter la part de ces derniers, l’enjeu est aussi, comme le prévoit le PDU, de développer l’intermodalité : connexions avec les réseaux des autres autorités organisatrices, dispositif renforcé de pôles d’échanges et de parcs relais, en lien avec une évolution de la politique de stationnement dans les centres urbains (à Saint-Denis principalement mais aussi à Sainte-Marie et à Sainte-Suzanne).
95% des déplacements des habitants sont internes au territoire de la CINOR
La CINOR est l’un des territoires où ce phénomène est le plus marqué.
La proximité y joue un rôle prépondérant : plus de 50% des déplacements à destination du centre des agglomérations sont des déplacements de courte distance, provenant de la même commune ou d’une commune limitrophe.
Plus d’un tiers des déplacements dont le point de destination se situe dans le centre-ville de Saint-Denis (Cf. proposition du PDU de la CINOR de créer une navette dans le centre de Saint-Denis). Comme le centre-ville de Sainte-Marie, la part des déplacements internes n’y est cependant pas prépondérante : ces centres urbains denses sont aussi très liés au reste du territoire avec lequel ils ont beaucoup d’échanges. Le centre-ville de Sainte-Suzanne se distingue des deux autres par une mobilité un peu plus locale (58% de déplacements internes).
Les mi-pentes et les hauts, en général, sont marqués à la fois par une vie locale générant des flux internes significatifs (de 23% à Bellevue à 50% à Deux Rives) et par une part importante de déplacements externes, à destination des secteurs côtiers. Le quartier de la Montagne à Saint-Denis se distingue par une part élevée de déplacements internes (61%) : sa position géographique excentrée voire isolée contraint et limite les échanges avec le reste du territoire.