Les périmètres d’analyse
CIREST : le territoire de la CIREST
Le découpage D10 distingue deux secteurs sur le territoire de la CIREST :
- Le premier, qui correspond au littoral, enquêté en face à face, regroupe 84% de la population (en orange foncé sur la carte ci-dessus),
- Le second, qui couvre les mi-pentes et les Hauts, enquêté par téléphone, compte 16% de la population (en orange clair).
Le territoire est également découpé en 14 secteurs de tirage (DTIR) :
- 11 secteurs de tirage enquêtés en face à face (en orange foncé),
- 3 secteurs de tirage enquêtés par téléphone (en orange clair).
Contexte et enjeux de mobilité
Le territoire de la CIREST s’étend sur six communes : Saint-André, Bras-Panon, Salazie, La Plaine des Palmistes, Saint-Benoît et Sainte-Rose.
Comptant 121 851 habitants (selon l’EDGT), la CIREST est l’EPCI dont le territoire est le plus étendu (73 721 ha) de La Réunion. Le réseau urbain Estival qui dessert la collectivité comporte 37 lignes alors que 7 lignes du réseau départemental Car Jaune desservent aussi le territoire.
Les objectifs du PDU14, approuvé en 2007 et toujours en vigueur une dizaine d’années après, sont les suivants :
- Développer les transports en commun en améliorant leur attractivité
- Limiter le trafic automobile, en particulier dans les secteurs denses
- Faciliter les échanges transversaux à l’intérieur du territoire
- Mettre en cohérence les politiques de déplacement et de développement urbain
- Faciliter les déplacements des PMR
- Encourager la pratique des modes actifs
- Limiter la pollution et les nuisances
Dans le domaine de la mobilité, les projets concernent notamment :
- L’aménagement de la Route des Hauts de l’Est,
- L’amélioration des accès aux centres villes, et notamment la gestion des flux de transit importants à travers Saint-Benoît.
Caractéristiques des ménages et de la population
Le nombre moyen de personnes par ménage (2,97) le plus élevé de La Réunion (2,71)
Ménage : Composition des ménages
Dans la CIREST, la part des ménages d’une personne (20%) et deux personnes (24%) est inférieure à la moyenne départementale (respectivement 24% et 26%), mais celle des ménages de 3, 4 et 5 personnes ou plus est plus importante.
Ménage : Composition des ménages par EPCI et D10
A l’échelle des secteurs D10, la composition des ménages ne présente pas de différences significatives entre le littoral d’une part et les mi-pentes et les hauts d’autre part.
Population
Une population légèrement plus jeune que la moyenne
Âge : Répartition des classes d'ages
Les 35-49 sont les plus représentés (22%), devant les 50-64 ans (17%). La part de personnes de moins de 35 ans (54%) est légèrement supérieure à la moyenne pour l’ensemble de La Réunion (52%). L’âge médian, tout en restant proche de 35 ans, y est donc moins élevé.
33% de la population a moins de 18 ans et n’est donc pas en âge de conduire.
Une répartition des catégories socio-professionnelles proche de la moyenne régionale
CSP : Répartition des classes sociaux professionnelles
Dans la CIREST, près d’un tiers des habitants est scolarisé (primaire, secondaire) ou étudiant, et plus d’un quart est actif en tant qu’employé. La part des professions intermédiaires est plus basse que la moyenne régionale d’environ 40%.
Environ 60% des habitants exercent une activité (travail, études)
Occupation : Répartition de la population selon l'activité
Dans la CIREST, la part des différentes catégories d’inactifs est proche de la moyenne régionale. En revanche, la part des personnes travaillant à plein temps est inférieure de près de 20% à celle de l’ensemble du territoire et celle des scolaires (avant le bac) est supérieure de 12% environ.
Habitat
Avec 166 habitants par km², la densité moyenne est la plus faible des 5 EPCI
Habitat : Caractéristiques de la population
Les contrastes sont toutefois marqués entre le littoral où la densité moyenne dépasse 500 habitants par km² et les mi-pentes et les hauts où elle est beaucoup plus faible (36 habitants par km²).
Les densités sont les plus élevées dans les centres-villes de Saint-Benoît (3 585 hab./km²) et de Saint-André (2 320 hab./km²). Elles sont très nettement inférieures dans les Hauts de Saint-André, de Saint-Benoît et de Bras Panon, à Salazie et à Sainte-Rose (de 26 à 409 hab./km²), secteurs plus ruraux et plus isolés.
60% du parc constitué de logements individuels isolés
Pour cet indicateur, seuls ont été interrogés les ménages des secteurs enquêtés en face à face.
Habitat : type d'habitat uniquement pour les zones littorales par D10
Comme pour la majorité des autres EPCI, les logements individuels isolés sont les plus nombreux sur le territoire de la CIREST (60% du parc). L’ensemble des logements individuels (isolés et accolés) représentent 78% du parc de logements.
Les logements collectifs (petits et grands) constituent 22% du parc de logements. Les logements en grands collectifs, les moins nombreux, représentent 6% du parc.
Le PDU de la CIREST souligne l’importance du phénomène d’étalement urbain, à partir d’une urbanisation traditionnelle le long des axes principaux. Cette forme d’urbanisation tendrait à laisser place à un développement plus raisonné, avec une densification du tissu existant. Cependant, l’intégration des logiques de déplacement dans les documents d’urbanisme ne fait pas partie des grandes orientations stratégiques du programme d’action de ce PDU.
Equipement des ménages
Un taux de motorisation des ménages dans la moyenne
CIREST : Taux de motorisation
Le taux de motorisation moyen est de 1,05 véhicule par ménage, proche de la moyenne régionale qui est de 1,08 véhicule par ménage. 30% des ménages (soit plus de 12 200 ménages) n’ont pas de voiture et 29% (soit plus de 11 800 ménages) sont multi-motorisés, c’est-à-dire qu’ils possèdent au moins deux véhicules.
Le PDU de la CIREST indique qu’en 1999, 60% des ménages du territoire étaient équipés d’au moins une voiture. Si 18 ans après, ce taux atteint 70%, le PDU estimait qu’en 2020, il pourrait même atteindre 80%.
Comme dans les autres EPCI, les habitants des mi-pentes et des hauts sont globalement davantage motorisés (1,19 véhicule par ménage) que ceux des secteurs littoraux (1,02 véhicule par ménage).
A l’échelle locale, cette caractéristique montre d’importantes disparités. C’est à la Plaine des Palmistes que le taux de motorisation des ménages est le plus important (1,35 véhicule par ménage en moyenne), et dans les quartiers de Bras Fusil – La Confiance (Saint-Benoit) et Saint-André les hauts (0,72 véhicule par ménage en moyenne), qu’il est le plus faible. Globalement, les secteurs où le taux de motorisation ne dépasse pas un véhicule par ménage sont les secteurs centraux de Saint-Benoît et de Saint-André ainsi que des quartiers prioritaires de la politique de la ville, tels que la Cressonnière ou Sainte-Anne.
Ces secteurs offrent un potentiel de développement des transports en commun et de la marche, en particulier les plus urbains d’entre eux. Sur ce point, le PDU propose notamment deux actions : la sélection de sites urbanisables en fonction de leur aptitude à la desserte en transports collectifs, et la densification des quartiers à proximité des gares routières ainsi que des abords de axes de transports en commun structurants.
Près de 68% des habitants de plus de 18 ans titulaires du permis de conduire
CIREST : Permis de conduire chez les plus de 18 ans
Légèrement inférieur à la moyenne régionale (70%), c’est le taux le plus bas des cinq EPCI.
La part des titulaires du permis de conduire est plus élevée dans les mi-pentes et les hauts (72%) en particulier à La Plaine des Palmistes (83%), que sur le littoral (67%). En effet, ces secteurs disposent à la fois d’une densité urbaine plus faible induisant des déplacements plus longs, d’une topographie moins favorable à l’usage des modes actifs, et d’une desserte en transports en commun moins dense. Leur mobilité s’appuie ainsi largement sur l’usage de la voiture, impliquant la possession du permis de conduire.
Sur le littoral, les taux sont assez homogènes, entre 61% dans le centre de Saint-André et 69% à Champ Borne Rivière du Mât Les Bas. Bras-Panon se distingue avec un taux dépassant 75% sachant que le taux de motorisation y est aussi l’un des plus élevés.
Chaque ménage de la CIREST possède en moyenne 0,68 vélo
CIREST : Taux d'équipement de ménages en vélo
Le taux d’équipement en vélo est plus important dans les mi-pentes et les hauts (0,9 vélo par ménage) que sur le littoral (0,6 vélo par ménage). Le taux de mobilité à vélo est également plus élevé dans les mi-pentes et les hauts : 0,08 déplacement par jour par habitant contre 0,05 sur le littoral.
C’est à La Plaine des Palmistes que le taux d’équipement des ménages en vélo est le plus élevé (1,1 vélo par ménage). Vient ensuite le secteur de Sainte-Anne et Petit Saint-Pierre à Saint-Benoît (1 vélo par ménage). A l’inverse, les taux d’équipement sont les plus bas dans les centres-villes de Saint-André et de Saint-Benoît (0,3 ou 0,4 vélo par ménage). On retrouve des similitudes avec la géographie du taux de motorisation des ménages : là où il est élevé, le taux d’équipement en vélo est, en général, élevé également.
Le PDU souligne que le vélo est principalement utilisé à titre sportif et récréatif, que 82% de ses usagers perçoivent son utilisation comme dangereuse et qu’un quart estime qu’il n’y a pas assez d’aménagements dédiés à ce mode. Le programme d’actions du PDU prévoit l’aménagement et le jalonnement de voies dédiées et la création d’espaces de stationnement sécurisés.
Caractéristiques générales de la mobilité selon les motifs
Plus de 364 500 déplacements par jour, soit 14% de l’ensemble des déplacements à l’échelle de La Réunion
CIREST : Taux de mobilité décliné par D10 et DTIR
Avec 3,28 déplacements par jour et par habitant en moyenne, le taux de mobilité de la CIREST est proche de la moyenne réunionnaise (3,35 déplacements).
Il est presque le même (3,28 et 3,26 déplacements par jour et par habitant) dans les secteurs littoraux d’une part et dans les mi-pentes et les hauts d’autre part.
En revanche, des différences peuvent être observées à l’échelle locale, notamment entre la Plaine des Palmistes dont les habitants sont les plus mobiles (3,83 déplacements par jour et par personne en moyenne) et les quartiers de Sainte-Anne et de Petit Saint-Pierre où ils le sont le moins (2,76 déplacements par jour et par personne en moyenne).
Un déplacement dure en moyenne 21 minutes pour 6,9 km parcourus
CIREST : Distance d'un déplacement déclinée par D10 et DTIR
CIREST : Durée d'un déplacement déclinée par D10 et DTIR
Un déplacement moyen est un peu plus long en distance (6,9 km contre 6,7) et un peu plus court en temps (21 minutes contre 22) que pour la moyenne de La Réunion.
Les habitants des mi-pentes et des hauts réalisent des déplacements qui sont en moyenne plus longs que ceux du littoral, aussi bien en temps (24 minutes contre 20) qu’en distance (9,8 km contre 6,6 km).
La vitesse moyenne de déplacement des habitants des secteurs littoraux est donc plus faible que celle des habitants des hauts et des mi-pentes. Une plus forte utilisation des transports en commun et de la marche sur la frange littorale peut expliquer cette différence, la vitesse moyenne de ces modes de déplacements étant plus faible que celle de l’automobile.
Le PDU souligne que les principaux axes de voiries structurant le territoire de la CIREST souffrent d’un trafic important, notamment aux heures de pointe. Cette surutilisation se traduit par des points noirs de circulation, comme à l’intersection de la RN2 et de la RN3 à Saint-Benoît.
Les motifs de déplacement
34% des déplacements pour les motifs travail, école et études
La répartition des déplacements des habitants de la CIREST par motif est très comparable à la moyenne régionale. Outre la prépondérance des motifs dits « obligés » (travail, école, études), on note comme ailleurs l’importance des déplacements liés aux loisirs et aux visites (29%) ainsi qu’à l’accompagnement (22%).
Une façade littorale très attractive pour tous les motifs de déplacements
CIREST : Carte d'attractibilité par motif
Globalement, c’est entre les différents secteurs de la façade littorale de Saint-André à Saint-Benoît que la majorité des déplacements est réalisée.
Pour tous les motifs, c’est vers le centre-ville de Saint-Benoît que convergent le plus de déplacements. Pour la plupart des motifs de déplacement, les centres villes de Saint-André et Bras-Panon forment aussi des pôles d’attractivité, d’ampleur différente.
Pour le motif travail, les flux principaux sont à destination du centre-ville de Saint-Benoît (3 800 déplacements), de Bras Panon (2 900 déplacements) et de Bras-Fusil La Confiance (2 700 déplacements).
Les flux liés aux achats en grands magasins concernent principalement le centre-ville de Saint-Benoît (2 900 déplacements), les Hauts de Saint-André (2 500 déplacements, ce secteur couvrant une partie du centre de Saint-André) et la zone commerciale La Cocoteraie à Saint-André (1 300 déplacements).
Enfin, des flux liés au motif études se dirigent vers le centre-ville de Saint-Benoît (2 400 déplacements) et vers Saint-André Les Hauts (1 300 déplacements).
72% des boucles de déplacement composées d’un aller et d’un retour
CIREST : Longeur des boucles de déplacement
La répartition des boucles par nombre de déplacements est presque identique à celle des trajets de l’ensemble de l’île. Près des trois quarts des boucles sont constituées de 2 déplacements (soit un aller-retour), près d’un quart compte 3 ou 4 déplacements, et moins de 5% en comptent 5 ou plus.
CIREST : Les motifs dans les boucles de déplacement
Le graphique ci-contre représente les boucles de déplacements par motif. Au centre, figure le motif d’origine, en l’occurrence le domicile. Puis chaque cercle correspond à un déplacement et chaque portion de cercle à un motif, jusqu’au retour au domicile.
Les déplacements pour accompagnement sont ceux après lesquels le nombre de trajets réalisés avant le retour au domicile sont les plus nombreux et les plus variés. Si cette caractéristique est commune à tous les EPCI, dans la CIREST, seuls 30% des trajets pour accompagnement sont suivis d’un autre trajet (autre que le retour au domicile) alors que ce taux atteint 40% en moyenne à La Réunion.
Dans la moyenne des autres EPCI, les déplacements à destination des lieux d’enseignement sont ceux après lesquels les personnes sont les plus nombreuses à regagner directement leur domicile (dans près de 87% des cas dans la CIREST contre 85% à l’échelle de La Réunion).
Une pointe du soir moins marquée et plus diffuse pour le motif travail
CIREST : profil journalier selon les motifs
Très comparable à la répartition des déplacements par motif au cours de la journée à l’échelle de la Réunion, celle de la CIREST comporte trois périodes de pointe, d’ampleur variable : le matin, le midi et le soir.
Les déplacements pour le travail connaissent trois périodes de pointe dont l’importance est décroissante au cours de la journée :
- Le matin entre 6h30 et 8h (4 982 déplacements à 7h30),
- Le midi entre 12h et 13h30 (3 840 déplacements à 13h),
- L’après-midi entre 16h et 17h (2 441 déplacements à 16h).
Les déplacements liés à l’école et aux études d’une part et à l’accompagnement d’autre part connaissent aussi trois périodes de pointe : le matin de 6h30 à 8h, le midi de 11h30 à 13h et l’après-midi de 15h à 17h. La pointe du matin est plus importante que celle du soir :
- Pour les établissements scolaires : 11 609 déplacements à 7h30 et 4 496 à 15h,
- Pour l’accompagnement : 11 952 déplacements à 7h30 et 6 030 à 15h.
Les déplacements liés aux achats, aux loisirs et aux visites d’effectuent le matin entre 8h et 12h et l’après-midi entre 14h et 18h30, avec des pics de déplacements décalés par rapport à ceux des autres motifs :
- Pour les achats : 2 774 déplacements à 10h et 4 627 déplacements à 17h,
- Pour les loisirs et les visites : 4 361 déplacements à 10h et 7 171 déplacements à 17h.
Les déplacements pour ces deux motifs se poursuivent plus tardivement que ceux pour d’autres motifs.
Les pulsations urbaines selon les motifs
Les pulsations urbaines par motif représentées ici correspondent à l'activité des habitants de la CIREST, quel que soit leur territoire de destination.
CIREST : Les pulsations urbaines dans les motifs selon le secteur de résidence
83% des habitants effectuent au moins un déplacement au cours de la journée. La part des habitants en train de se déplacer ne dépasse pas 17% (près de 19 900 personnes à 7h45).
En revanche, 17% des habitants restent immobiles tout au long de la journée, sachant que les facteurs de non-mobilité sont vraisemblablement variés : travail à domicile, chômage, handicap ou âge, congés, absence de moyen de déplacements, etc.
Les activités évoluent au cours de la journée, par exemple :
- A 8h, 27% des habitants sont à leur domicile, 22% sont sur leur lieu d’étude, 14% sont au travail et 14% sont en train d’effectuer un déplacement,
- A 10h, 25% sont sur leur lieu d’étude, 18% sont au travail, 22% sont à leur domicile et 8% sont en train d’effectuer un déplacement,
- A 18h, 64% sont à leur domicile, 7% réalisent des activités de loisirs ou des visites et 8% sont en train d’effectuer un déplacement.
Les déplacements pour le motif travail sont les plus longs en temps (26 minutes) et en distance (11,5 km)
CIREST : Distance moyenne des déplacements selon les motifs
Dans la CIREST, les distances moyennes parcourues par motif sont légèrement supérieures à celles de l’ensemble de La Réunion.
Avec 4,6 km parcourus en moyenne, les déplacements pour le motif « école ou études » sont les plus courts mais leur distance implique souvent de recourir aux transports collectifs ou à la voiture plutôt qu’à la marche ou au vélo.
CIREST : Durée moyenne des déplacements selon les motifs
Les durées moyennes des déplacements pour les motifs liés au travail, aux achats, aux loisirs et aux visites ainsi qu’à l’accompagnement sont légèrement inférieures à celles de La Réunion dans son ensemble. Seuls les déplacements liés à l’école et aux études ont une durée moyenne très légèrement supérieure à la moyenne : un peu plus de 21 minutes dans la CIREST contre un peu moins de 20 minutes pour l’ensemble de La Réunion, soit un écart de moins de 2%.
Caractéristiques générales de la mobilité selon les modes
La voiture : le mode le plus utilisé avec 66% des déplacements
La part modale des déplacements est de 1,7% pour le vélo, 0,2% pour les deux-roues motorisés
Dans la CIREST, la part modale de la voiture est la même que celle de l’ensemble de La Réunion soit environ les deux-tiers des déplacements. Son usage génère plus de 240 000 déplacements par jour, soit 14% de l’ensemble des déplacements en voiture à l’échelle de La Réunion.
La part des autres modes est aussi globalement très proche des moyennes observées sur l’ensemble de l’île.
Les modes actifs représentent plus d’un quart des déplacements : 26% pour la marche et 2% pour le vélo.
Avec un peu plus de 11 000 déplacements par jour, la part des transports en commun urbains est inférieure à celle de l’île : 3% dans la CIREST contre 5% à l’échelle de La Réunion.
La part des autres transports en commun (plus de 12 400 déplacements par jour) est quant à elle supérieure à la moyenne régionale (3% dans la CIREST contre 2% à La Réunion). Ceci s’explique par la forte attractivité qu’exerce la CINOR sur la CIREST et donc par le recours aux lignes interurbaines qui relient ces deux EPCI.
Le PDU (approuvé en 2007) souligne le fait que si les usagers des Car Jaune sont globalement satisfaits de l’offre du réseau, les trois-quarts d’entre eux sont des captifs ne disposant pas d’un autre moyen de déplacement. Ce mode n’était donc pas encore attractif dans la CIREST par rapport à la voiture. De plus, malgré leur satisfaction générale, les usagers du réseau expriment des attentes, concernant en particulier le niveau d’offre, la qualité de service et la tarification.
Les enquêtes menées dans le cadre du PDU soulignent aussi une politique de stationnement automobile trop permissive menant à du stationnement anarchique alors que l’offre en stationnement est jugée suffisante.
En 2007, les grands objectifs du PDU visaient une baisse de la part modale de la voiture au profit des autres modes :
- Maitriser les flux automobiles pour un meilleur fonctionnement de l’agglomération,
- Développer et rendre plus attractifs les transports collectifs sur l’ensemble du territoire de la CIREST,
- Développer l’usage des modes doux.
Le PDU fixait les objectifs suivant de parts modales :
- Voiture et deux-roues motorisés : 70%
- Transports collectifs : 8%
- Vélo : 3%
- Marche à pied : 17%
- Autres modes mécanisés : 2%
Si l’actuelle répartition modale des déplacements semble donc proche (pour les transports en commun ou le vélo) ou au-dessus des objectifs fixés (pour la voiture ou la marche), il est important de rappeler que ces objectifs ont été établis en 2007 à partir d’une estimation des parts modales d’alors, elle-même réalisée par extrapolation des chiffres de l’enquête ménages IPSOS de 2003 à 2006 et des chiffres de l’INSEE de 1999. Il s’agit donc davantage de tendances à suivre que d’évolutions chiffrées.
Les modes selon l’heure de la journé
CIREST : profil journalier selon les modes
Dans la CIREST, tous les modes de déplacements suivent – chacun à leur échelle – les mêmes grandes caractéristiques. La répartition de leur usage selon l’heure de la journée est aussi très comparable à celle de La Réunion.
Comme dans les autres EPCI, l’amplitude horaire des déplacements en voiture est la plus importante. Celle des transports en commun s’étend de 6h à 18h.
La voiture est très utilisée pendant la période de pointe du matin, avec plus de 20 300 déplacements à 7h30. Elle l’est beaucoup moins aux pointes de la mi-journée (près de 7 600 déplacements à 12h) et du soir (plus de 13 300 déplacements à 16h).
Les déplacements en transports en commun connaissent deux périodes de pointe principales dans la journée : le matin entre 6h et 7h (avec un pic de 3 140 déplacements à 6h30) et l’après-midi entre 15h et 17h (1 829 déplacements à 16h30). Ils sont moins nombreux à la pointe de la mi-journée (619 déplacements à 12h).
Des déplacements en transports collectifs plus longs en temps et en distance
CIREST : Distance moyenne des déplacements selon les modes
Comme dans la CASUD, la distance moyenne des déplacements en transport en commun (12 km) est supérieure à celle des trajets en voiture (9 km). Dans les trois autres EPCI, les déplacements en voiture sont plus longs.
La distance moyenne des déplacements à pied est légèrement inférieure à la moyenne régionale (1 km, contre 1,19 km dans les autres EPCI), tandis que celle des trajets en voiture est supérieure (9 km contre 8,77 km à La Réunion) de même que celle des trajets en transports collectifs (12 km contre presque 8 km à La Réunion).
En revanche, la distance moyenne des déplacements en transport en commun est supérieure dans la CIREST de manière importante : 12 km, contre moins de 8 km en moyenne à La Réunion, soit un écart de plus de 50%.
Ce phénomène peut trouver une explication à la fois dans le fait que la CIREST est un territoire parmi les plus vastes et les plus étendus de La Réunion. De plus, ce territoire est aussi l’un de ceux dans lesquels la part des flux externes est la plus importante, induisant des trajets de distance supérieure à la moyenne.
CIREST : Durées moyennes des déplacements selon les modes
La durée moyenne des déplacements en transport en commun (plus de 48 minutes) est nettement plus élevée que celle des autres modes (20 minutes pour les déplacements en voiture, 15 minutes pour les déplacements à pied). Rappelons que la distance moyenne parcourue en transport en commun est aussi la plus élevée (12 km).
La vitesse moyenne des déplacements en voiture est cependant plus élevée que celle des trajets en transport en commun.
CIREST : Distance selon les modes de déplacement
Seuls les déplacements de moins de 500 m sont majoritairement réalisés à pied (76%). Au-delà de 500 m, la voiture devient majoritaire (53% des déplacements entre 500 m et 1 km) et sa part augmente avec la distance parcourue. Elle est utilisée y compris pour des déplacements de très courte distance, qui pourraient être faits à pied ou à vélo :
- Pour 22% des déplacements de moins de 500 m,
- Pour 53% des déplacements compris entre 500 m et 1 km,
- Pour 55% des déplacements compris entre 1 et 2 km,
- Pour 65% des déplacements compris entre 2 et 3 km.
Les modes actifs disposent d’un réel potentiel de développement, en particulier pour les trajets de 500 m à 1 km, qui peuvent facilement être réalisés à pied.
La part des transports en commun (tous réseaux confondus) augmente également avec la distance, jusqu’à atteindre 10,9% des déplacements de plus de 10 km.
Les flux de déplacements
Echanges avec les autres EPCI
11% des déplacements des habitants de la CIREST sont à destination d’un autre EPCI
CIREST : Echange avec les autres EPCI
La CIREST fait partie des trois territoires dans lesquels les flux de déplacements extérieurs se dirigent très majoritairement vers un seul et même autre EPCI : plus de 80% des flux externes de la CIREST se dirigent vers la CINOR, dont les points d’attractivité situés à Saint-Denis. Cette forte synergie pointe un important potentiel de développement des transports en commun et du covoiturage entre les deux territoires, d’autant que le PDU souligne des points noirs de circulation sur les axes structurant nord-sud comme est-ouest.
50% des flux sortants sont à destination du domicile ou du lieu de travail
CIREST : Les motifs de déplacement pour les flux externes
La part des déplacements sortants à destination du lieu de travail est proche de celle des trajets de retour au domicile (environ 1/4 pour chacun des deux motifs). Les déplacements pour loisirs et visites sont à l’origine de plus de 20% des déplacements sortants
Les flux entrants viennent principalement de la CINOR
52% des flux entrants correspondent à un retour au domicile, des habitants de la CIREST qui se sont rendus dans un autre territoire et en reviennent. 17% des déplacements entrants sont liés au travail et sont donc le fait d’habitants d’autres territoires dont le lieu de travail est situé sur le territoire de la CIREST.
CIREST : profil journalier des flux externes
Les flux entrants dans la CIREST se concentrent majoritairement entre 7h et 17h. Les flux en provenance de la CINOR sont les plus importants (jusqu’à près de 4 900 entrées à 12h15) et très stables entre 9h et 15h. Ils présentent cependant trois périodes de pointe : le matin, le midi et le soir.
A la fois plus élevée et de plus large amplitude, la période de pointe du soir, de 15h à 18h, connaît un pic de plus de 4 400 entrées à 16h. Ce pic est composé à la fois d’habitants d’autres EPCI se rendant dans la CIREST pour différents motifs, et d’habitants de la CIREST retournant à leur domicile après avoir effectué des activités (travail ou autre) dans un autre territoire.
La période de pointe du matin, de 6h à 8h, présente un pic de plus de 2 700 entrées à 7h.
La période de pointe intermédiaire s’étend de 10h à 12h et est plus réduite (2 140 entrées à 11h).
92% des flux externes au départ de la CIREST sont réalisés en voiture
CIREST : Les modes de déplacement pour les flux externes
L’usage de la voiture pour les flux externes est très majoritaire mais la CIREST est l’un des territoires où l’utilisation des transports en commun est la plus importante pour ce type de flux (8% de l’ensemble des flux externes). L’usage des modes actifs pour les déplacements externes est en revanche marginal, compte tenu des distances.
Afin d’augmenter la part des transports en commun pour les déplacements externes, le PDU de la CIREST préconise en particulier l’aménagement de lieux d’échanges et de correspondance, tels que des pôles d’échanges dédiés aux connexions entre les différents réseaux de transports en commun (bus-bus, bus-cars, etc.) et des gares-relais, destinées aux correspondances entre lignes régulières et TAD15. De même, l’incitation à la mise en œuvre de plans de mobilité durable des salariés et le développement du covoiturage sont des actions du PDU pouvant rééquilibrer l’usage des modes pour les déplacements entre EPCI.
L’étude CITEC réalisée en 2016 pour le SMTR16 propose notamment de restructurer la ligne Zéclair entre Saint-Benoît et Saint-Denis pour la rendre plus attractive et libérer de la capacité sur des lignes du réseau Car Jaune (lignes E).
89% des déplacements des habitants sont internes à la CIREST
Le centre-ville de Saint-Benoît surtout mais aussi celui de Saint-André sont fortement polarisants à l’échelle du territoire de la CIREST. Près de 60% de leurs flux entrants proviennent de la même commune, dont une part majoritaire du secteur même dans lequel se trouve leur point d’arrivée : la densité et la diversité des fonctions génèrent des déplacements locaux.
La plupart des autres secteurs de tirage du littoral se caractérisent à la fois par des flux internes et par des échanges avec d’autres secteurs, situés également sur le littoral pour la plupart. Bras-Panon et Sainte-Rose se distinguent cependant par une forte part de déplacements internes (plus des trois-quarts des déplacements).
A Salazie, à La Plaine des Palmistes et dans les Hauts de Saint-Benoît et de Bras-Panon, la part des déplacements internes est prédominante (87%). Dans ces secteurs plus isolés et plus éloignés des centralités urbaines, les échanges avec le reste du territoire sont plus contraints et donc limités.